Dans son rapport annuel, la Cour des comptes a relevé plusieurs lacunes dans la mise en œuvre du projet de réhabilitation et de modernisation des hôtels publics aux normes internationales.
La Cour des comptes a pointé un retard dans la réalisation du programme de réhabilitation et de modernisation des structures touristiques (PRM). Ce projet confié au groupe public « Groupe HTT » n’a atteint que 43% de réalisation, le 31 décembre 2021, soit après plus de 11 ans de son lancement en 2012.
« L’objectif principal du PRM, à savoir la réhabilitation et la modernisation de 61 unités et la réalisation de 02 nouvelles unités, n’a été réalisé qu’à hauteur de 43% », indique le rapport.
Les nouvelles unités concernent un centre de remise en forme sur le site de Thalasso de Sidi-Fredj et un centre de Thalasso sur le site du complexe touristique des Andalouses à Oran.
Le rapport note également « un accroissement exorbitant du coût de sa réalisation » qui est passé de 74 Mrds de DA à 126 Mrds de DA.
Selon le même rapport, cette « prorogation considérable des délais d’exécution », a eu des « répercussions négatives sur l’activité et la situation économique et financière aussi bien du groupe que de ses filiales ».
La Cour des comptes a écarté un impact négatif de la pandémie du covid-19 sur le projet. « Cela ne peut s’expliquer par les effets de la pandémie de la covid-19 durant la période de 2020-2021. Bien au contraire, plusieurs structures hôtelières ont réalisé, durant cette période, un chiffre d’affaires annuel global, grâce au confinement obligatoire des voyageurs venant de l’étranger, qui a dépassé de 50% celui de l’exercice 2015, le plus important durant le quinquennat 2015-2019 », explique le rapport.
Ces lacunes sont le résultat d’une « précipitation dans l’élaboration des études techniques et économiques sans recours aux bureaux d’études spécialisé » et « un mode inadapté aux financements du programme », relève le même rapport.
La Cour des comptes recommande, à cet effet, d’« instaurer un système de supervision rigoureux et permanent par le groupe de tous les contrats d’étude et de travaux en cours de réalisation » et de « réfléchir à d’autres voies juridiques et économiques spécifiques à la gestion publique, notamment celles offertes par les ressources du partenariat public-privé ».