Nous scinderons ce modèle de business plan en 2 parties distinctes : la première présentant le projet, la deuxième les moyens mis en œuvre de manière chiffrée.
1. Modèle de business plan : le projet
1.1. Le projet
Il s’agit ici de présenter son projet de manière claire et concise. Seront ici renseignés :
- L’activité envisagée,
- La construction du projet : s’agit – il d’un rachat de société ou d’une création pure ?
- La localisation de la future activité,
Bien entendu d’autres éléments peuvent être ajoutés. Il s’agit ici pour une personne extérieure d’avoir une visibilité synthétique du projet et donc de pouvoir se faire une première idée. Cette présentation constitue la première approche de votre business plan.
1.2. Le porteur du projet
Il est impossible de délivrer un business plan sans faire une présentation du porteur du projet. Le porteur de projet, ou plus simplement l’entrepreneur, doit être mis en avant tout comme sa future activité. Cette présentation est d’autant plus importante lorsqu’on pense que c’est souvent la personnalité de l’entrepreneur qui conditionne la réussite de son projet.
Seront ainsi développés dans cette partie du business plan :
- Le rôle de l’entrepreneur dans son projet : va – t -il y exercer une activité salariée ou non ? sera -t- il le gérant ? que peut – il apporter à la société une fois créée ? quel sera son statut ?
- Ses formations : il est important de mettre en avant dans le business plan toutes les formations de l’entrepreneur en lien direct avec sa future activité. Les investisseurs sont toujours plus rassurés de savoir que le futur entrepreneur connaît, voir maîtrise l’activité présentée.
- Les expériences de l’entrepreneur. Comme pour les formations, il faut ici mettre en avant toutes les expériences en lien direct avec l’activité envisagée.
Présenter le porteur du projet dans le business plan revient à présenter son CV mais de manière moins formelle. De nombreux autres éléments peuvent être ajoutés à ceux présentés plus haut du moment qu’ils sont bénéfiques à la future activité envisagée.
1.3. La structure juridique, fiscale et sociale
Cette partie du business plan est déjà plus technique que les précédentes. Elle doit être assez précise étant donné les nombreuses possibilités offertes aux créateurs d’entreprise :
- d’un point de vue juridique, il faut renseigner le type de structure envisagé
- combien d’associés y aura -t- il ? quel sera le nombre de parts et le rôle de chacun ?
- l’aspect fiscal du business plan suit l’aspect juridique
- l’aspect social ne concerne ici que le gérant. Sera – t- il salarié ou non salarié ? quel sera son pourcentage de cotisations ? bénéficiera -t-il d’exonérations ?
1.4. Situation et marché
Cette partie du business plan peut être assimilée à une analyse concurrentielle. Il s’agit ici de démontrer tous les avantages de la future activité par rapport à ses concurrents. Ces avantages peuvent être :
- Géographiques : être mieux placés que ses concurrents, être plus proche de la clientèle ciblée, être plus visible…
- Innovants : proposer des produits ou services nouveaux, plus diversifiés, plus techniques qui répondent à un marché existant ou à venir,
- Financiers : avoir plus de moyens que ses concurrents constitue un avantage certain,
- Relationnels : la différence peut se faire sur les partenariats engagés avec des clients ou fournisseurs ou par une démarche marketing percutante par exemple.
2. Modèle de business plan : les moyens mis en œuvre
Cette deuxième grande partie du business plan détaille l’ensemble des moyens nécessaires à l’activité de manière chiffrée. Il est donc nécessaire d’avoir bien avancé dans son projet afin de connaître ses besoins avec précision ainsi que leurs coûts.
Un business plan détaille la future activité sur les 3 années à venir (parfois 5 ou 10 même) : les moyens mis en œuvre doivent donc être détaillés pour chacune de ces 3 années. Ces données chiffrées doivent permettre d’établir un plan de financement, un bilan, un compte de résultat et un plan de trésorerie prévisionnels.
2.1. Les investissements
Cette partie peut être présentée sous la forme d’un tableau. Ici seront renseignés tous les biens acquis par une entreprise et qui seront utilisés de manière durable (c’est à-dire plus d’un an). Sont aussi pris en compte les amortissements de ces biens (constatation comptable de la perte de valeur d’un bien). Chaque activité étant très différente, il est impossible de citer de manière exhaustive l’ensemble des investissements.
Voici néanmoins quelques exemples :
- Fonds de commerce
- Agencements (meubles, décoration…)
- Enseigne
- Matériel et outillage
- Frais d’agence
- Véhicules
- Frais de notaire
2.2. Les financements
En plus des investissements présentés dans la partie précédente, il peut être nécessaire d’engager d’autres dépenses avant la création de la société. Toutes ces dépenses (investissements + autres frais) doivent être financées.
Il va ainsi falloir détailler dans le business plan les différents modes de financement, ainsi que les remboursements éventuels sur les 3 ans à venir.
Sont ainsi à distinguer :
- Les apports des associés : ces apports peuvent être en capital, en compte courant, en nature…
- Les prêts bancaires : ceux – ci sont remboursables de manière périodique et un taux d’intérêt est appliqué,
- Les prêts de la part d’autres organismes : tels que les prêts à taux 0 proposés par le NACCRE.
La mise en rapport des besoins (investissements) et des ressources (financements) constitue le plan de financement.
2.3. Les moyens humains
Cette partie du business plan sur les moyens humains présentera la liste des salariés selon leur fonction. Pour chacun, seront répertoriés leur salaire brut annuel ainsi que les cotisations patronales correspondantes. Les salaires et cotisations des travailleurs non salariés sont aussi à détailler.
2.4. Les ventes et les charges
Les ventes et les charges sont probablement les éléments les plus délicats du business plan. Elles sont généralement très difficiles à évaluer précisément. Il va falloir être pessimiste dans ces prévisions. Il ne faut pas hésiter à sous estimer le montant des ventes, et à surestimer le montant des charges.
Les ventes et les charges dont il est ici question sont étroitement liées. En effet, les charges augmentent ou diminuent souvent dans le même sens que les ventes. Par exemple vendre plus de produits peut sous entendre qu’il y ait plus d’achat de matières premières, que les machines fonctionneront plus souvent (donc plus de frais d’électricité)…
Ces ventes et ces charges doivent évoluer sur les 3 années. L’activité envisagée est censée prendre de l’importance d’une année à l’autre. Ces données doivent permettre de construire un compte de résultat prévisionnel. Voici la liste des charges les plus courantes :
Petit équipement
Sous traitance
Energie (eau, électricité, chauffage, …)
Déplacements
Réparation, entretien matériel & immeuble
Loyer (local commercial)
Assurances (responsabilité civile, véhicules, …)
Fournitures de bureau
Honoraires
Frais postaux & télécommunication
Services bancaires
Publicité
Divers
TOTAL AUTRES ACHATS ET CHARGES EXTERNES
Taxe professionnelle
Taxes diverses
TOTAL IMPOTS ET TAXES
Salaires et charges sociales (salariés)
Salaires et charges sociales (gérance)
TOTAL CHARGES SOCIALES
TOTAL AMORTISSEMENTS
Intérêts des emprunts
TOTAL CHARGES FINANCIERES
L’ensemble de ces données chiffrées permettent l’élaboration d’un bilan (représentant le patrimoine d’une entreprise à un instant T), un compte de résultat (qui retrace l’ensemble des recettes et des charges de la société) et un plan de trésorerie (l’ensemble des encaissements et des décaissements d’argent).
Une fois tous ces éléments détaillés et rédigés, vous êtes prêts à présenter votre Business Plan à tous les partenaires du projet qui en auraient besoin : banques, associés, fournisseurs, clients…
Mais surtout, vous avez, en tant qu’entrepreneur, une base de travail précise qui vous aidera à orienter vos décisions et à piloter votre entreprise en fonction des prévisions que vous aurez établies.
Source l-expert-comptable.com