Dans son rapport «Africa Wealth 2023», réalisé en collaboration avec New World Wealth, publié le weekend passé, le cabinet britannique spécialisé dans le conseil en matière de migration des investissements et de la planification de la résidence et de la citoyenneté, Henley & Partners, place l’Algérie dans le «Top ten» des pays les plus riches d’Afrique en termes de résidents fortunés.
En effet, avec 2 800 personnes possédant une fortune estimée à au moins un million de dollars, notre pays s’est adjugé la 7e place juste derrière l’île Maurice (4 900), le Maroc (5 800), le Kenya (77 00), le Nigeria (9 800), l’Egypte (16 100) et l’Afrique du Sud (37 800).
Devancée par l’Ethiopie et le Ghana à la 8ème et 9ème place avec respectivement 2 700 et 2 600 millionnaires, la Tanzanie qui en compte 2 400, ferme le «Top ten»  des super-riches africains.
Du même rapport «Africa Wealth 2023» lequel, outre un examen complet de la richesse privée à l’échelle continentale, décrypte «les tendances relatives aux particuliers fortunés, au luxe et à la gestion de fortunes et fournit des avis d’experts sur l’investissement, le secteur de la migration des investissements et la mobilité économique sur le continent», il ressortir qu’en 2023, l’Afrique du Sud, l’Egypte, le Nigeria, le Kenya et le Maroc, qui trônent sur le marché africain de la richesse,  représentent 56% des personnes fortunées et y concentrent, à eux seuls, plus de 90% des milliardaires.
En somme, sur le continent ont été recensés, en 2023, par le cabinet britannique quelque 138 000 millionnaires, 328 centi-millionnaires (particuliers détenant des actifs de 100 millions de dollars ou plus) ainsi que 23 milliardaires.
En termes relatifs (milliardaires), c’est l’Egypte qui tient la tête du peloton avec 8 personnes contrôlant une fortune supérieure ou égale à un milliard de dollars. Viennent ensuite, l’Afrique du Sud (5), le Nigeria (4) et le Maroc (4). L’Algérie, qui compterait au moins 5 milliardaires, dont Issaad Rebrab, les Kouninef, Benhamadi, Mazouz…, est curieusement absente du classement.
Malgré la pleine forme recouvrée ces  quelques dernières années, les plus grosses fortunes africaines auraient, toutefois, vécu une assez mauvaise décennie. Du fait de la faible croissance des trois plus grands marchés, l’Afrique du Sud, l’Egypte et le Nigeria, en l’occurrence, le nombre total des super-riches  a, en effet, chuté de 12% entre 2012 et 2022.
Les experts du cabinet Henley & Partners ont, néanmoins, souligné les exploits du  Rwanda qui a pu avoir à son actif, au cours de la même période, pas moins de 72% du nombre de millionnaires en Afrique. Il est suivi par  l’île Maurice, les Seychelles, l’Ouganda et la République démocratique du Congo (RDC).
Les communautés des fortunés privés du Maroc et du Kenya ont également connu une croissance solide. Quant à l’Ethiopie et le Ghana, dont les populations de millionnaires, bien qu’elles aient connu une croissance rapide jusqu’en 2019, s’étaient confrontées à des difficultés ces dernières années, faisant baisser leurs taux de croissance sur dix ans.
Globalement, les performances jusqu’ici réalisées augurent d’un avenir radieux pour cette classe puissante, à l’essor prodigieux, de fortunés africains.
Le nombre des personnes dont les actifs investissables dépasse un million de dollars, c’est à dire les «High net worth individuals (HNWI)» tel que les surnomme-t-on dans l’industrie des services financiers, devrait  bondir de 42 % au cours des dix années à venir pour se hisser à environ 195 000 personnes, d’ici 2032, pronostiquent les statisticiens de Henley & Partners.
Et, avec une croissance de 75 % du nombre de HNWI, l’île Maurice, ce petit Etat à très faible population, devrait être le marché le plus performant au cours de la prochaine décennie.
Une évolution de plus de 60% de la population des super-riches est également attendue en Namibie, au Rwanda, en Zambie, aux Seychelles, en République démocratique du Congo, en Ouganda, au Kenya ainsi qu’au Maroc.