Jusqu’en 2030,  des financements annuels d’au moins 200 milliards de dollars devraient être mobilisés par l’Afrique afin qu’elle puisse être en mesure d’atteindre les objectifs énergétiques et climatiques du «Scénario pour l’Afrique durable».
Quelles sont les approches envisageables susceptibles d’aider le continent à réunir les ressources nécessaires à un si important volume d’investissements ?
L’une de ces approches, la plus pertinente, consiste en l’African Energy Finance Summit (AEFS) que la Semaine africaine de l’énergie que prévoit de lancer en partenariat avec l’Afreximbank et S&P Global Commodity Insights, est-il annoncé, dans un communiqué de la Chambre Africaine de l’Energie (AEC), parvenu ce week-end à notre rédaction.
Une plateforme sera dans le cadre de ce sommet, ainsi, offerte aux Gouvernements et aux développeurs de projets pour conclure des accords dans les secteurs pétroliers, gaziers, des minéraux et des énergies renouvelables.
A travers cette initiative de Afreximbank – institution panafricaine de financement du commerce, basée au Caire (Egypte)- et S&P Global Commodity Insights – société newyorkaise dédiée à la fourniture d’informations fiables, neutres et indépendantes sur les cours du pétrole-, dont les contours seront présentés lors la conférence African Energy Week (AEW), plus grand événement énergétique d’Afrique, qui se tiendra du 4 au 8 novembre 2024 au Cap (Afrique du Sud), les participants auront l’occasion d’explorer les possibilités d’investissement, de faire le point sur les projets en cours et de promouvoir l’intérêt de faire des affaires dans le secteur de l’énergie.
En effet, «le sommet offrira une plateforme permettant aux développeurs de projets et aux financiers de signer des accords et est sur le point d’ouvrir une nouvelle ère de croissance dans les secteurs pétroliers, gaziers ainsi que dans les secteurs des minéraux et des énergies renouvelables», souligne l’AEC.
Et le besoin de financements, soit plus de 200 milliards de dollars/an, « met en évidence une opportunité de croissante pour les développeurs de projets, les financiers et les fournisseurs de technologie»,  insiste l’AEC.  Les 35 milliards de dollars de financement annuel accordés, entre 2012 et 2021, par les pays du G20 et les banques multilatérales de développement faisant, ainsi, ressortir un déficit d’investissement non négligeable.
Déficit que  l’African Energy Finance Summit cherche à combler «en galvanisant le soutien financier à la croissance énergétique africaine aux côtés du commerce intra-africain de l’énergie et d’une transition énergétique juste», espère l’AEC.
«Monétiser les ressources»
Aux yeux de cette instance représentant la voix du secteur de l’énergie en Afrique, l’enjeu est de taille : l’exploitation du pétrole et du gaz est au premier plan de nombreux programmes de développement nationaux du Continent, «les pays s’efforçant de monétiser les ressources afin d’éliminer la pauvreté énergétique d’ici à 2030.
Outre les efforts d’expansion sur les marchés pétroliers et gaziers établis tels que l’Angola, le Nigeria, l’Algérie et l’Egypte, de nouvelles frontières sont révélées au fur et à mesure que des découvertes mettent en évidence des gisements à fort impact». Ce faisant, l’Afrique, de par ses richesses minérales essentielles, serait prête à jouer un rôle déterminant dans la transition énergétique mondiale.
En effet, détaille l’AEC, le continent détient, à lui seul, 85% des ressources mondiales en manganèse, 80% en platine et en chrome, 47 % en cobalt et 21% en graphite, en plus de nombreuses autres ressources. Partant, «les investissements dans ce secteur soutiendront à la fois la croissance économique de l’Afrique en générant des revenus et en développant les infrastructures, et la transition du monde vers un avenir énergétique plus propre».
Les opportunités émergentes, à même de conforter les capacités d’expansion du continent, appelées à être explorées lors l’African Energy Finance Summit, sont indéniables. Elles ne se limitent pas aux seuls domaines pétrolier, gazier ou minier. Le potentiel hydroélectrique étant estimé à 340 GW et l’éolien à 180 000 TWh par an, et ce, outre les 40% du potentiel mondial de production d’énergie solaire que possède le continent.
Une manne encore sous-exploitée puisque, toujours selon l’AEC, seuls 11% de l’hydroélectricité y sont actuellement exploités, alors que l’Afrique représente 1,48% de la capacité solaire totale du monde. Se révèlent ainsi pour les développeurs de projets d’énergie propre de fort grandes opportunités lucratives.
En rassemblant «des institutions bancaires mondiales, des ministres et des autorités financières ainsi que des plateformes de développement internationales», assure l’AEC «le sommet verra de nombreux contrats signés qui accéléreront encore la croissance des projets en Afrique».
Dans le même temps, renchérit-elle, «ce sommet mettra en avantla nécessité d’intégrer les secteurs de la finance et de l’énergie, en démontrant les avantages et les possibilités qu’offrent les industries travaillant main dans la main pour créer des environnements attrayants pour les affaires».
D’où le rôle-clé qu’est appelé à jouer, à l’avenir, le secteur financier dans l’amélioration de l’environnement favorable aux investissements dans le secteur de l’énergie : «Grâce à un soutien en matière de change, de tarifs et de réglementation, le secteur financier facilitera les affaires en Afrique, ce qui permettra au continent de tirer profit de ses richesses naturelles et minérales», conclut l’AEC.