Le mix énergétique mondial en 2023 a montré la prédominance continue des combustibles fossiles à 82% de consommation d’énergie primaire, selon un rapport de la revue statistique annuelle de l’énergie mondiale de l’Energy Institute (EI) précédemment publié par British Petroleum (BP). 
Celle-ci indique notamment que le monde reste fortement dépendant des combustibles fossiles pour ses besoins énergétiques, même si les énergies renouvelables comme l’énergie solaire et éolienne continuent de croître rapidement. Selon le rapport, la guerre russo-ukrainienne a profondément affecté les marchés de l’énergie, faisant grimper les prix du gaz naturel et du charbon tout en perturbant les importations d’énergie et en modifiant les plans d’élimination du charbon en Europe. Les combustibles fossiles ont ainsi maintenu une part de 82% de la consommation totale d’énergie primaire, le pétrole rebondissant près des niveaux d’avant la pandémie, alors que la demande de gaz naturel et de charbon est restée stable. 
La demande de pétrole a augmenté de 3,1% en 2022, également bien au-dessus de la moyenne de croissance de 0,9% sur 10 ans dans la foulée de la reprise économique post-Covid en cours. Selon le rapport, la consommation est restée inférieure de 0,7% au niveau de 2019, alors que la production mondiale de pétrole a augmenté de 3,8 millions de barils par jour (bpj) en 2022, l’OPEP+ représentant plus de 60% de cette augmentation.
 L’Arabie Saoudite (1 182 000 bpj) et les Etats-Unis (1 091 000 bpj) ont enregistré les plus fortes augmentations. La demande mondiale de gaz naturel a diminué de 3% en 2022, selon la même source, passant juste en dessous de la barre des 4000 milliards de mètres cubes atteinte pour la première fois en 2021. 
Sa part dans l’énergie primaire en 2022 a légèrement diminué à 24% (contre 25% en 2021). La baisse est attribuable au niveau de prix record en Europe et en Asie en 2022, qui ont presque triplé en Europe et doublé sur le marché asiatique du GNL au comptant. 
Les prix du Henry Hub ont augmenté de plus de 50% pour atteindre en moyenne 6,5 $/MMBtu en 2022 – leur niveau annuel le plus élevé depuis 2008. La production mondiale d’électricité a augmenté selon la même source de 2,3% en 2022, ce qui est inférieur au taux de croissance de 6,2% de l’année précédente. 
L’énergie éolienne et solaire a atteint un niveau record de 12% de part de production d’électricité, l’énergie solaire enregistrant une croissance de 25% et l’énergie éolienne de 13,5%. La production combinée d’énergie éolienne et solaire a de nouveau dépassé celle de l’énergie nucléaire. 
Les émissions de dioxyde de carbone provenant de l’énergie ont atteint un record de 34,4 milliards de tonnes métriques, soulignant l’écart croissant par rapport aux objectifs de l’Accord de Paris, alors même que les sources d’énergie renouvelables comme l’éolien et le solaire ont franchi des étapes importantes. Le charbon est resté le combustible dominant dans le monde pour la production d’électricité en 2022, avec une part stable autour de 35,4%, en légère baisse par rapport à 35,8% en 2021. 
La production d’électricité au gaz naturel est restée stable en 2022 avec une part d’environ 23%. La production du nucléaire a baissé de 4,4%. Les énergies renouvelables (hors hydro) ont couvert 84% de la croissance nette de la demande d’électricité en 2022. 
Dans ce contexte, les émissions de dioxyde de carbone provenant de l’énergie ont augmenté de 0,9% pour atteindre un nouveau sommet de 34,4 milliards de tonnes métriques, indiquant l’absence de progrès dans la réduction de la production mondiale de carbone. Les émissions se sont encore éloignées des réductions prévues dans l’Accord de Paris.