« Il faut débureaucratiser et avoir une cohérence dans les différents centres de décision pour qu’il y ait des facilitations et une conformité des textes et surtout leur application », a-t-il affirmé dans une intervention à la Radio nationale.
Pour lui, ces mesures doivent être prises pour que « les entreprises évoluent dans un climat serein », déplorant que les PME « ne trouvent pas de cadre adéquat pour se développer ».
« Il y a des conditions qui ne se prêtent pas » à l’activité économique, ajoute-t-il. Les opérations de facilitation sont en cours et on verra comment les choses vont évoluer », a-t-il répondu à une question sur l’efficacité de ces mesures.
Enumérant les difficultés auxquelles font face les entreprises, M. Bensaci cite particulièrement la bureaucratie qui « nous a ruiné comme dans le domaine bancaire », relevant que l’administration impose « un parcours du combattant » pour récupérer des documents administratifs.
« Il faut simplifier au maximum les démarches », a-t-il préconisé, dans le but de parvenir à atteindre « notre ambition de création de nouvelles entreprises ».
En plus de la simplification des démarches, il estime qu’il faut ’’sanctionner les failles » et opérer des corrections tout en réclamant des réductions du nombre d’interlocuteurs pour aboutir à l’acte d’investir.
« Un guichet unique est nécessaire mais il ne faut pas retomber dans les carences du passé », dit-il en rappelant que différentes mesures sont prises au niveau gouvernemental mais que sur le plan de l’application, « cela ne marche pas ».
Il affirme, à titre d’exemple, que certaines banques « jouent le jeu et d’autres pas » lorsqu’il s’agit d’appliquer des décisions prises pour aider les entreprises en difficulté.
« Pourquoi être restrictif par le cas par cas lorsqu’il s’agit de difficultés financières ? » s’est-il interrogé en considérant que cette démarche ne facilite pas la préservation de l’entreprise et l’emploi.
Un guichet unique est nécessaire
« Les entreprises ont été victimes » et les difficultés ne sont pas seulement le résultat de la gestion mais aussi de la dévaluation dans les années 1990, a-t-il dit, appelant à ce que « chacun prenne ses responsabilités ».
Malgré ces difficultés, M. Bensaci évoque les opportunités offertes par le programme de mise à niveau des entreprises dont le ’’PME II’’, soulignant que celui, initié par l’Agence nationale de promotion de la PME (ANDPME), est « en cours » d’exécution.
Mais même dans ce cas, M. Bensaci pointe du doigt « un problème de capacité » généré par » la constitution juridique de l’ANDPME » qui l’enferme « dans le carcan administratif » avec des lourdeurs administratives ».
Il a aussi regretté que le projet de mise à niveau « n’a pas avancé comme il aurait du l’être ». Mais, M. Bensaci reste optimiste, soulignant qu’’’il y a un de changement de statut (de l’ANDPME) qui est en cours ».
M. Bensaci annonce, « sous toute réserve » que parmi plus de 700.000 PME, « 1700 dossiers de mise à niveau sont enregistrés » sur les 20 000 prévus et pour lesquels « les bureaux d’étude vont être sollicités » pour que les opérations puissent commencer ».
« Le montant assigné au renouvellement des équipements est insuffisant », estime-t-il par ailleurs et considère que l’essentiel est de réussir la mise à niveau des entreprises enregistrées.
Quant au plan de charge des entreprises spécialisées dans la sous-traitance, le président du CNC PME a indiqué que la relance industrielle ne repose pas uniquement sur l’offre de Renault et qu’il y a d’autres sociétés qui sollicitent de nombreux services comme la SNVI, Sonelgaz et Sonatrach.
« La SNVI a joué le jeu et s’est entourée de sous-traitants », a-t-il dit.
« Le gouvernement veut développer cette filière, mais on est encore loin du compte », dit-il en s’appuyant sur le fait que les entreprises locales ne peuvent répondre qu’à 5 % ou 10 % des besoins du marché et tout le reste de la demande de l’économie est satisfait par les produits importés.
Cette carence est justifiée en partie par le fait que les entreprises étrangères comme Renault « sont dures » et exigeantes vis-à-vis des sous-traitants, en plus de « la discrimination » dont sont victimes les entreprises privées, selon M. Bensaci.
« Il ne faut pas imaginer » que les entreprises vont être délocalisées à Oran « pour travailler avec Renault », a-t-il averti.
En fait, il a réclamé une part des commandes publiques au secteur privé » car les besoins de l’économie nationale ne peuvent pas être satisfaits uniquement « par le secteur public ».
Enfin, sur la rencontre, mardi entre le ministre de l’Industrie, Chérif Rahmani, l’UGTA et le patronat, M. Bensaci a indiqué que dialogue va aider « à sortir de l’ornière » et aider à trouver les solutions.
Il n’a, toutefois, pas précisé l’ordre du jour de cette réunion entre le ministre de l’Industrie et les représentants de la centrale syndicale et le Patronat algérien.
Source: http://www.aps.dz