Quand on parle de création d’entreprise, on distingue généralement les créations « ex nihilo » (à partir de rien) des réactivations et des reprises d’entreprises…
Dans les deux premiers cas, il s’agit de la création d’une entreprise par quelqu’un qui n’a jamais créé d’entreprise « création ex nihilo » ou par quelqu’un qui a déjà créé une entreprise auparavant (réactivation) ; dans le troisième cas, l’entreprise existe déjà (reprise). Dans tous les cas, il n’est jamais facile de franchir le pas.
Vous aussi, vous avez un projet de création d’entreprise ? mais vous ne savez pas comment procéder ni où vous adresser ? Rien d’étonnant à cela : en Algérie, le système d’éducation et de formation professionnelle actuel prépare beaucoup plus au salariat qu’à la création d’entreprise. Et c’est en partie pour cela que l’on compte autant d’échecs : trop peu de préparation et d’évaluation du projet, trop peu de formation à la gestion et à la prévision, trop peu de connaissances du monde de l’entreprise…
L’objet de ces articles est de vous aider à monter votre projet pas à pas, en évitant les risques et les pièges de la création d’entreprise. Vous y trouverez l’ensemble des informations et des contacts utiles pour atteindre vos objectifs dans les meilleures conditions.
I.De l’idée au projet
1.Bien définir son idée
Vous ne manquez pas d’idées ni d’enthousiasme. C’est une bonne chose. Vous vous sentez prêt pour la grande aventure et vous voulez vous lancer sans plus tarder. C’est un bon départ. Mais attention à ne pas brûler les étapes en confondant enthousiasme et précipitation. Pour autant, il ne s’agit pas non plus de laisser dormir votre projet pendant des années, en attendant qu’une opportunité tombe du ciel.
Le premier objectif consiste à transformer petit à petit votre idée initiale en un véritable projet d’entreprise dont tous les aspects (juridiques, financiers, commerciaux…) auront été étudiés. Il suffit souvent de peu de chose –modifier légèrement le concept ou la cible, par exemple – pour qu’un projet un peu bancal devienne pertinent, et inversement.
Pour avoir les idées claires, prenez un papier et un crayon et répondez précisément aux questions suivantes :
Que vais-je faire ?
Expliquez concrètement ce que vous allez vendre (produit ou service) et à qui (cible). Détaillez toutes les caractéristiques du produit ou du service en question.
Comment ?
Expliquez comment vous allez réaliser et vendre ces produits ou services, avec quels moyens techniques et commerciaux. Notez ici les éventuelles connaissances qui vous font défaut.
Où ?
Pour certaines activités, la localisation est un facteur clé de réussite du projet. Cela implique peut-être de quitter votre environnement actuel… pensez-y.
Avec qui ?
Seul, avec un ou plusieurs associés, avec ou sans salariés… plutôt seul que mal accompagné ? en matière d’accompagnement, qui pouvez-vous solliciter dans votre entourage (famille et amis proches ayant une expérience entrepreneuriale) ? la valeur de l’exemple contribue à mieux armer le futur créateur qui bénéficie par ailleurs du soutien et du conseil des aînés « expérimentés ».
Qui sont mes concurrents ?
Quels sont vos avantages par rapport à la concurrence ? Quelles contraintes la concurrence vous impose-t-elle ? Êtes-vous exactement sur le même créneau ? Renseignez-vous ? Une étude de marché viendra ensuite approfondir cette première approche.
Avec quels moyens ?
Il s’agit cette fois des moyens financiers nécessaires au démarrage de l’activité (selon l’activité, la période de démarrage peut durer un ou deux ans, voire plus). Il faut chiffrer approximativement les investissements à faire d’une part, les moyens financiers dont vous disposez d’autre part. c’est le point de départ de votre futur plan de financement.
Ce petit questionnaire permet de mettre à plat les points forts et les points faibles de votre projet, sa cohérence et son réalisme. Demandez l’avis de vos proches et de personnes qui connaissent bien ce marché. Voyez si vous réussissez à les convaincre : c’est un premier test assez révélateur en général. Notez leurs remarques et réfléchissez-y. modifiez l’envergure de votre projet s’il apparait trop ambitieux. Différez-le si vous ne vous sentez pas prêt. Mais n’hésitez pas à poursuivre si vous sentez que votre idée tient la route.
2.Connaitre ses atouts et ses points faibles
Avant toute chose : gardez les pieds sur terre. Evaluez à leur juste mesure vos compétences actuelles et vos lacunes dans tous les domaines liés à la création d’une entreprise. Mettez à profit les unes et comblez les autres
Pour faire le point commencez par répondre aux questions suivantes :
Vous voulez vendre un produit ou un service : que connaissez-vous des techniques de négociation, de vente, de marketing ?
Vous comptez recruter : êtes-vous capable de diriger une équipe, de communiquer vos idées, de déléguer des responsabilités ?
Vous voulez vous mettre à votre compte : êtes-vous prêt à changer vos habitudes, votre façon de travailler, votre rythme de vie ?
Vous êtes à l’aise : votre situation actuelle (financière et familiale) vous permet de vous lancez sans vous préoccupez des besoins vitaux durant l’année de lancement.
Vous voulez tenter l’aventure à plusieurs : choisissez bien vos assicés et vérifez que vous êtes bien d’accord sur tous les points importants car, plus tard, il sera plus difficile de trouver un consensus. Bien entendu, les risques de mésentente augmentent avec le nombre de participants, aussi bien face aux difficultés (qui est responsable ?) que face aux réussites (le succès peut avoir une influence négative sur les comportements…). En règle générale, ne mélangez pas le travail et l’amitié : votre ami d’enfance est certainement quelqu’un de formidable mais ce n’est peut-être pas l’associé idéal. En réalité, c’est en grande partie une question d’opportunité : connaître ou rencontrer au bon moment la bonne personne, motivée par le même projet. En fait, on se retrouve souvent seul, faute de mieux…
Vous voulez reprendre une entreprise : Pourquoi pas ? certaines entreprises cessent leur activité quand leur dirigeant-fondateur arrive à l’âge de la retraite et ne trouve pas successeur. Or plusieurs dirigeants d’entreprises algériennes ont plus de 60 ans… toutefois, cela exige souvent des moyens financiers assez importantes s’il s’agit de racheter une entreprise performante au prix fort. Vous pouvez aussi reprendre une entreprise en difficulté après dépôt de bilan. Ces entreprises font l’objet d’un redressement judiciaire. Attention reprendre une entreprise peut-être plus difficile qu’en créer une nouvelle (surtout si votre prédécesseur a échoué). Il faut être capable d’éplucher les comptes de la société de A à Z pour ne pas laisser flouer (rentabilité surévaluée, bénéfices fictifs, facture impayées, etc.). Autant dire que l’évaluation d’un tel achat est l’affaire de spécialistes, alors ne vous aventurez pas sans les conseils et l’avis d’un expert en la matière
Source : www.webmarketing-dz.com