Malgré les longs mois de tension avec Alger, le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, a assuré, mardi, dans une interview sur TVE, que l’approvisionnement de l’Espagne en gaz algérien continue.
« L’approvisionnement en gaz algérien est garanti » malgré la « discorde » en raison du Sahara Occidental, a déclaré le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez, qui est à la source directe d’un froid diplomatique sans précédent qui s’est installé entre Alger et Madrid. Ses Propos sur le Sahara occidental et son soutien au plan d’autonomie marocain a provoqué les foudres d’Alger, y voyant une double trahison.
Mais pas seulement. Une bonne partie de la classe politique et de la société civile en Espagne n’a cessé, depuis, de remuer sa colère contre les errements politiques du gouvernement Sanchez qui, combinés à la crise diplomatique provoqué avec Alger, mènent l’Exécutif droit dans le mur. Car, les déclarations de Pedro Sanchez sur TVE, qui a tenté tant bien que mal de rassurer l’opinion espagnole sur l’approvisionnement de la péninsule ibérique en gaz algérien, contrastent de manière saisissante avec les statistiques de Core, un organisme relevant du ministère espagnol de la transition énergétique.
Ces chiffres font état d’une baisse de près de 38% des importations espagnoles de gaz naturel par gazoducs en juillet, acheminées principalement depuis l’Algérie. Par ailleurs, sur le projet de gazoduc à travers les Pyrénées, appelé MidCat, que l’Espagne espère pouvoir alimenter, en partie, par le gaz algérien, le chef du gouvernement espagnol dit espérer « convaincre » la France de la possibilité d’augmenter les interconnexions gazières avec la France, allusion faite au MidCat.
Ce projet de gazoduc à travers les Pyrénées est défendu bec et ongles, non seulement par les Espagnols, mais aussi par le chancelier allemand Olaf Scholz. Pedro Sanchez n’a pas hésité de décocher de sévères flèches à l’adresse de la France, soulignant qu’il ne s’agit pas d’une question bilatérale entre les deux pays, mais plutôt d’une « question européenne » et que la position de l’Espagne est celle de « faire preuve de solidarité » avec l’Union européenne et les partenaires les plus dépendants du gaz russe, comme l’Allemagne par exemple.